Qu’est-ce qu’une dépression?
Chacun d’entre nous peut connaître des hauts et des bas dans sa vie. La tristesse est une réaction normale aux épreuves que l’on peut rencontrer tout au long de notre existence. Nous sommes triste durant une courte période puis la déception finit par s’en aller et la vie reprend son cours. Mais lorsque le sentiment de tristesse persiste, qu’il interfère avec votre capacité à travailler, étudier, manger, dormir ou s’amuser, ce n’est plus une situation normale. On parle alors de dépression.
La dépression est une maladie qui se caractérise par une grande tristesse, un sentiment de désespoir (on parle d’humeur dépressive), une perte de la motivation et des facultés de décision, une diminution du sentiment de plaisir, des troubles alimentaires et du sommeil, des pensées morbides et l’impression de ne pas avoir de valeur en tant qu’individu.
Déprime et dépression
Déprime et dépression sont souvent confondues mais il est important de bien les distinguer. Il existe différentes formes de déprimes non pathologiques. La plus fréquente est la déprime saisonnière qui apparaît la plupart du temps au début de la période hivernale. Elle est liée à l’absence ou au manque de lumière du jour. D’une manière générale, les altérations de l’humeur de courte durée sont fréquentes et normales, de même que le surmenage, le stress ou le deuil suite à une perte douloureuse. Inhérent à l’existence humaine, la déprime est un état passager et non pathologique qui contrairement à la dépression ne nécessite pas de traitement particulier pour guérir.
Les différentes formes de dépression
On distingue différentes formes de dépression :
- Les dépressions réactionnelles: elles surviennent à la suite d’événements pénibles (divorce, abandon, licenciements, crise professionnelle, etc…),qui nécessitent une adaptation à une nouvelle situation.
- Les dépressions secondaires, déclenchées par une maladie comme une modification endocrinienne (trouble hormonal), un accouchement, ou un dérèglement de la glande thyroïde à type d’hypothyroïdie(d’hormone thyroïdienne dans le sang).
- Les dépressions endogènes, qui sont en partie héréditaires (notamment la mélancolie) et se caractérisent par des » douleurs » psychiques importantes.
- Les dépressions secondaires à des troubles psychiatriques plus ou moins graves, névrotiques ou psychotiques.
La dépression: un trouble extrêmement fréquent
la deuxième cause de handicap dans le monde
Selon l’OMS, la dépression est la deuxième cause de handicap dans le monde. Elle se classe au quatrième rang des maladies en terme de dépense par maladie. En 2020, d’après les prévisions, ce trouble se situera à la seconde place en terme de dépense parmi les différentes maladies, quels que soient l’âge et le sexe. Aujourd’hui, la dépression se situe déjà au deuxième rang pour les hommes et les femmes de 15 à 44 ans. Le suicide en est l’issue la plus tragique. On compte ainsi, chaque année, 800 000 morts par suicide dans le monde. La dépression existe dans toutes les catégories socio-professionnelles, pour tous les âges et toutes les communautés.
Chaque année, plus de 350 millions de personnes souffrent de dépression dans le monde et seuls 25 % d’entre elles peuvent avoir accès à des traitements efficaces.
Globalement, les résultats montrent une prévalence de l’épisode dépressif sur un an aux environs de 7 %, ce qui signifie que 7 % de la population mondiale tombe en dépression chaque année. La prévalence sur six mois est aux environs de 5 %. Sur la vie entière, cette prévalence est à 15 %. Ainsi, 15 % des habitants de cette planète sont ou seront déprimés au cours de leur vie.
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A Paris, 400.000 personnes sont ou seront concernés par la dépression
En France, on estime que près d’une personne sur cinq a souffert ou souffrira d’une dépression au cours de sa vie.
A Paris près de 400.000 personnes sont ou seront concernés par la dépression et plus de 2.000.000 en région parisienne, un taux supérieur à la moyenne nationale. Paris est ainsi le 4e département français en termes de consommation d’anti-dépresseur (cf. “Dépression et territoires”, IMS Health 2014).
La dépression est une maladie qui touche tous les âges, depuis l’enfance jusque très tard dans la vie. En 2010, 7,5 % des 15-85 ans auraient vécu un épisode dépressif, avec une prévalence deux fois plus importante chez les femmes que chez les hommes (Source : Institut national de prévention et d’éducation pour la santé). Cependant, la dépression ne concerne pas que les adultes. La prévalence des troubles dépressifs est estimée entre 2,1 à 3,4 % chez l’enfant et à 14 % chez l’adolescent.
Voir aussi mon article sur le surmenage
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La dépression touche d’abord les femmes
Les données de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé indiquent qu’en 2010, 7,5 % des 15-85 ans avaient vécu un épisode dépressif caractérisé au cours des 12 derniers mois, avec une prévalence deux fois plus importante chez les femmes que chez les hommes.
Au delà de la France, il y a, selon l’OMS, davantage de femmes que d’hommes sujettes à la dépression et ce quel que soit le pays.
La dépression pourrait être une expression des inégalités hommes/femmes et des inégalités sociales que l’on retrouve dans différents pays du monde. En effet, les inégalités concernant le niveau de formation, l’emploi ou les revenus auraient un impact sur la santé mentale et la détresse psychologique des femmes (cf.Guyon Louise, «Derrière les apparences, santé et conditions de vie des femmes»).
Pour d’autres chercheurs, ces différences s’expliqueraient également en partie par des raisons biologiques. En effet, les femmes sont plus à risque de souffrir d’une dépression que les hommes durant la période qui s’étale de la puberté à la ménopause mais pas avant et après. De plus, les périodes de plus grande vulnérabilité à la dépression chez la femme correspondent à des moments de changements hormonaux importants comme la puberté, la période du post-partum et la périménopause. Les variations hormonales pourraient avoir un impact sur les neurotransmetteurs (sérotonine et dopamine notamment) liés au contrôle de l’humeur .
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Les symptômes de la dépression chez l’adulte
Certains symptômes sont assez récurrents dans la dépression et peuvent être des signes d’alerte. Premiers signes d’alerte : la tristesse, l’isolement et les somatisations.
Le premier signe de la dépression, c’est un état de tristesse qui envahit tous les aspects de la vie. Ainsi, tout est perçu à travers une lentille qui noircit tout, les aspects positifs deviennent quasi-imperceptibles, et le moindre problème semble insurmontable. Cet état de tristesse, qui n’est pas pathologique en soi, ne disparaît pas au bout d’un certain temps chez la personne dépressive et dure indéfiniment. Elle est d’une humeur triste et morose tous les jours, du matin au soir.
Les personnes souffrant de dépression ont également tendance à porter sur elles un regard dévalorisant et à avoir une faible estime d’elles-mêmes, notamment lorsqu’il s’agit de leur avenir.Prises par leur pessimisme, elles ne pensent plus qu’à leurs problèmes et y accordent une importance démesurée.
Dans ce cas, le corps va avoir tendance à somatiser, une partie de la douleur psychologique étant transformée en douleur physique. La personne va ressentir un état de fatigue général qui ne disparaît pas malgré le repos. Cette fatigue physique est accompagnée d’une fatigue intellectuelle, l’ensemble poussant le malade à s’isoler, à fuir les proches et les collègues, et à avoir de moins en moins de vie sociale avec le temps. On constate également souvent une baisse du désir. Les choses qui, d’habitude, apportent de la joie ou de la motivation, n’ont plus aucun effet sur la personne déprimée.
Les 9 principaux symptômes de la dépression
Signes et symptômes de la dépression | |
Sentiment d’impotence et de désespoir | Les choses ne pourront jamais s’arranger et il n’y a rien que vous puissiez faire pour arranger votre situation |
Perte d’intérêt dans les activités quotidiennes | Plus d’intérêt dans vos anciens hobbies et passe-temps, vous n’aimez plus sortir et vous fuyez les activités sociales |
Changement d’appétit ou de poids | Perte ou gain significatif de poids – une variation de plus de 5% de votre poids sur un mois |
Changement du cycle du sommeil | Soit de l’insomnie ou de l’hypersomnie (vous dormez trop) |
Perte d’énergie | Vous vous sentez fatigué en permanence, même les plus petites tâches deviennent insurmontables. |
Perte de confiance en vous | Vous vous sentez inutile et responsable/coupable de la situation. Vous êtes très critique envers vous-même dès que vous faites la moindre erreur. |
Problèmes de concentration | Difficulté à réfléchir, à se concentrer, à prendre des décisions ou à se rappeler des choses |
Irritabilité | Vous êtes facilement distrait ou facilement dérangé (un rien vous énerve) |
Maux de têtes, douleurs aux ventres | De nouveaux symptômes physiques font leur apparition: mal à la tête, mal au dos, constipation, douleurs abdominales |
Les personnes souffrant de dépression ont tendance à avoir un regard dévalorisant envers elles-même et à avoir une faible estime d’elles-mêmes, en particulier sur leur situation et leur avenir. Piégées dans leur pessimisme, elles ne pensent plus qu’à leurs problèmes tout en y accordant une importance démesurée.
Tests pour dépression
Remarque : Les tests ou questionnaires utilisés pour dépister la dépression ne doivent pas se substituer au diagnostic d’un professionnel et sont fourni dans un but uniquement informatif. Ils peuvent toutefois permettre d’alerter et permettre de mieux savoir quand demander conseil à un professionnel.
Deux tests sont principalement utilisés pour l’auto-évaluation des symptômes de la dépression :
L’Inventaire rapide de symptomatologie dépressive de Rush
L’Inventaire rapide de symptomatologie dépressive, évalue la présence et la sévérité de la dépression majeure.
Il mesure les symptômes qui correspondent aux critères diagnostiques définis par le manuel de diagnostique de maladies mentales le plus utilisé de nos jours, le DSM-IV (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux). Ils sont notamment repris en France par la Haute autorité de santé (HAS) et l’Assurance Maladie.
l’Inventaire de dépression de Beck
L’inventaire de dépression du Dr Beck permet une estimation quantitative de l’intensité des sentiments dépressifs.
Il comporte 21 questions portant sur les symptômes et les attitudes qui décrivent une manifestation comportementale caratéristiques de la dépression, les différentes réponses proposées permettent de refléter le degré de gravité du symptôme.
Il existe trois versions de cet inventaire : l’originale, publiée pour la première fois en 1961, puis révisée en 1978 (IDB-1A), et en 1996 (IDB-2). Ici, il s’agit de la dernière version, celle de 1996.
Hypothèses sur les causes de la dépression
Les causes des dépressions sont soumises à débat et ne font pas consensus chez les chercheurs. L’hypothèse qui prévaut actuellement est que cette maladie est le résultat de facteurs multiples: biochimiques, environnementaux, héréditaires, psychiques et sociaux.
La dépression peut souvent être déclenchée par des événements de vie qui vont produire un grand stress ou par des situations d’isolement ou de souffrance. On citera notamment :
- la mort d’un être cher, un déménagement, un divorce, des difficultés financières ou la perte d’un emploi;
- l’isolement social;
- des périodes de conflits relationnels avec un conjoint ou la famille;
- un travail exigeant ou un lieu de travail stressant;
- des problèmes de santé, notamment lorsque la personne a un problème de santé chronique.
Parfois, le principal obstacle pour aller mieux et progresser est la dépression elle-même. En effet, une personne déprimée risque, par exemple, de s’éloigne souvent d’êtres chers réconfortants et encourageants ou cesse de participer à des activités présentant un intérêt personnel. De ce fait, on peut dire que la maladie va avoir tendance à auto-entretenir. D’où l’importance de briser ce cercle vicieux.
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Évolution de la dépression
Le plus souvent, l’épisode de dépression majeure va disparaître au bout de plusieurs semaines, voire plusieurs mois sans traitements. Dans 50 % des cas, l’épisode dure moins de trois mois, mais dans 25 % des cas il dure plus d’un an. Une psychothérapie va permettre de réduire ce temps jusqu’à la rémission et permettre ainsi à la personne de retrouver un fonctionnement adéquat plus rapidement.
Le risque de rechute dépressive est très important et il convient d’y faire très attention. En effet, environ 75 % des personnes présentent au cours de leur vie une récidive de leur dépression, dont 30 % dans les trois ans suivant la première dépression. Ce risque est plus important si le trouble dépressif a commencé jeune. il est majoré également chez ceux qui ont déjà fait plusieurs épisodes dépressifs antérieurs ou s’il persiste des symptômes résiduels après le dernier épisode(comme des troubles du sommeil, de l’anxiété ou de la fatigue). Chez les personnes chez qui les récidives sont fréquentes, un traitement médicamenteux au long cours accompagné d’un travail thérapeutique sont le plus souvent préconisés.
Dernière situation, 15 % des personnes vont présenter une forme chronique de dépression avec la persistance de symptômes quotidiens (comme, par exemple, dans la maniaco-dépression où les épisodes dépressifs reviennent régulièrement).
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La prise en charge
Si les antidépresseurs sont des alliés précieux contre la dépression, les psychothérapies restent la prise en charge de référence. Ce travail sur soi est essentiel pour identifier les causes de la maladie dépressive, et changer en profondeur pour guérir et éviter les rechutes.
Pendant un épisode dépressif, la psychothérapie permet de mieux gérer la maladie, de réduire ses symptômes et leurs conséquences, de donner du sens à ce que l’on vit et de pouvoir envisager de nouveaux projets. Ses premiers effets (un soulagement lié à une écoute adaptée) peuvent se faire sentir immédiatement, les changements durables interviennent au bout de quelques semaines.
Après la guérison d’un épisode dépressif, la psychothérapie sert aussi à prévenir la réapparition des symptômes.
Consulter sur Paris
Dès lors que vous pensez souffrir de dépression, il peut être important de demander conseil à un professionnel.
Si vous habitez à Paris ou à Aulnay-sous-Bois, un psychologue de Psy@Paris peut vous recevoir, que ce soit pour une consultation ou pour entamer un psychothérapie.
Si vous habitez hors de la région parisienne et que vous cherchez un un psychologue ou un psychiatre près de chez vous, il existe différents annuaires de psy, je vous conseille :
Pour trouver un psychologue : le site du syndicat national des psychologues.
Pour trouver un psychiatre : l’annuaire des psychiatres sur Ameli.