Harold Searles: L’effort pour rendre l’autre fou- par Duarte Rolo

L’effort pour rendre l’autre fou (1959), Harold Searles

Ce texte est une courte synthèse du célèbre article de Harold Searles, psychanalyste américain de la seconde moitié du XXème siècle.

Harold Searles : portrait

Harold Searles: les modes selon lesquels on rend l’autre fou

De manière générale, l’instauration de toute interaction interpersonnelle qui tend à favoriser un conflit affectif chez l’autre – qui tend à agir les unes contre les autres différentes aires de la personnalité – tend à rendre l’autre fou (c’est-à-dire schizophrène).

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Schizophrénie et « double bind »

Injonctions parentales et sentiment d’impuissance

Selon Harold Searles, on constate souvent dans l’histoire des schizophrènes que l’un des parents (ou les deux) n’a cessé de faire appel à la sympathie de l’enfant et à ce qu’on pourrait appeler une intervention thérapeutique de sa part, tout en rejetant ses efforts pour aider, si bien que la sympathie sincère de l’enfant et son désir d’aider (fidélité fanatique du patient au parent) ont fini par se combiner à une culpabilité, à une rage, et peut être surtout à un sentiment d’impuissance et d’inutilité personnelles (la dénégation parentale se répétant, l’enfant n’arrivait pas à développer une épreuve de réalité adéquate).

Dans ce contexte, Bateson et ses collaborateurs ont montré l’importance des injonctions parentales de nature contradictoire ou “double entrave”(double bind), dans l’étiologie de la schizophrénie.

Mélange entre les niveaux de discours

Pour Searles, une autre technique, étroitement liée à celle de la stimulation-frustration, consiste à traiter l’autre à deux niveaux de relation (voir plus) n’ayant absolument aucun rapport entre eux. Cette technique tend à forcer l’autre à dissocier sa participation à l’un ou l’autre de ces niveaux: il sent, en effet, que ce serait “follement” inadéquat de réagir en fonction de ce niveau particulier puisque celui-ci semble n’avoir absolument aucun rapport avec ce qui se passe à l’autre niveau, plus conscient et plus manifeste.

Bascule entre des modalités affectives différentes

Encore une autre technique, étroitement apparentée à celle qui consiste à entrer en rapport avec l’autre à deux niveaux distincts en même temps, consiste à passer brusquement d’une longueur d’onde affective à une autre, comme le font si fréquemment les parents des schizophrènes.

Chacune de ces techniques tend à saper la confiance de l’autre dans la fiabilité de ses propres réactions affectives et de sa propre perception de la réalité extérieure. Cette technique est en rapport avec d’autres domaines tels que la politique internationale si on pense aux techniques de lavage de cerveau.

Dans la vie de l’enfant qui deviendra schizophrène, le retour régulier de comportements du parent qui soumettent l’intégration à un travail d’érosion empêche que l’enfant se tourne vers d’autres personnes susceptibles de valider ses propres réactions affectives et de l’assurer contre la crainte que le parent à fait naître en lui: la crainte qu’il ne soit “fou” puisque ses réactions au parent sont si “irrationnelles”.

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Motifs sous-jacents à l’effort pour rendre l’autre fou

1° L’effort pour rendre l’autre fou peut consister, avant tout autre chose, en l’équivalent psychologique du meurtre.

Pour Harold Searles, l’effort pour rendre l’autre fou peut, en effet, représenter essentiellement une tentative de destruction de l’autre. On touche ici au problème des “souhaits de psychose”, entièrement analogues aux “souhaits de mort”. Les patients qui se sentent coupables de “souhaits de psychose” donnent l’impression de sentir qu’ils ont été les gagnants dans la lutte avec le parent – cette lutte où chacun s’efforçait de rendre l’autre fou – et l’apparition, ensuite, de leur propre psychose semble être partiellement attribuable à la culpabilité et à la crainte de la revanche du patient, issues de cet ancien duel.

2°L’effort pour rendre l’autre fou peut être motivé par un désir d’extérioriser – et ainsi d’éliminer – la folie que l’ont sent menaçante en soi.

Ainsi les familles de schizophrènes ont tendance à traiter le patient comme le “fou” de la famille, le dépositaire de toute la folie des autres membres du groupe familial. La folie du patient consiste, en une bonne part, en l’introjection d’un parent fou (en général la mère). Le patient l’aime tellement qu’il sacrifie sa propre individualité en développement à la symbiose si indispensable au fonctionnement de la personnalité de la mère.

3°On peut trouver un autre motif dans le désir de voir cesser une situation conflictuelle intolérable et pleine d’incertitude.

4°Les patients finissent par s’apercevoir, au fil des années, que tel ou tel de leurs parents était “un peu fou”.

Ils avaient l’impression que les signes de la folie du parent étaient si subtils – ne se révélant que dans leur propre relation avec le parent – qu’ils étaient les seuls à pouvoir en mesurer toute l’étendue. Ainsi, l’enfant est tenté d’encourager le parent à devenir assez manifestement psychotique – tenter de pousser le parent à une folie évidente pour tous et pas seulement pour lui: la famille et la collectivité partageront avec lui son fardeau.

5°L’un des motifs les plus puissants et les plus souvent rencontrés est le désir de trouver une âme sœur pour adoucir une solitude insupportable.

D’après Searles, le parent précairement intégré est le type même de l’individu profondément seul qui cherche avidement quelqu’un avec qui partager ses expériences affectives intimes et sa vision déformée du monde. Ce parent est fréquemment idéalisé et il se voit souvent clivé en deux parties, l’une étant la personnification du mal et l’autre la personnification de la puissance protectrice aimante. Le patient se clive aussi en “bon soi” et “mauvais soi” ainsi que le “bon autre” et le “mauvais autre”.

6°Un mode de participation interpersonnelle qui a toutes les caractéristiques d’un effort pour rendre l’autre fou peut être motivé par un désir conscient ou inconscient d’encourager l’autre dans le sens d’une intimité plus saine, d’une meilleure intégration, à la fois interpersonnelle et intrapersonnelle.

C’est-à-dire qu’ici l’effort conscient ou inconscient consiste à activer dans la personnalité de l’autre, les éléments dissociés ou refoulés afin que son moi soit submergé par l’accession de ces éléments à la conscience, mais que son moi les intègre. Ainsi, cet effort peu être très voisin d’un effort visant à faciliter l’intégration de l’autre, effort que l’on peut considérer comme l’essence même d’une relation d’amour.

7°Le motif suivant est lié au fait que la mère du schizophrène met l’enfant devant une menace: elle deviendra folle s’il devient un individu en se séparant d’elle psychologiquement.

Ainsi, le désir d’individuation de l’enfant peut être vécu par lui comme un désir de rendre la mère folle. De ce fait, l’enfant est incapable de faire la distinction entre, d’une part, son propre effort d’individuation – normal et précieux – et d’autre part un désir monstrueux – auquel la mère va constamment réagir – de rendre sa mère folle.

8°Le dernier motif est très souvent le plus puissant de tous. Il s’agit d’obtenir, de perpétuer ou de retrouver les gratifications inhérentes au mode de relation symbiotique.

On s’aperçoit le plus souvent que l’effort pour rendre l’autre fou, ou pour perpétuer sa folie, repose sur l’effort inconscient des deux participants pour essayer d’obtenir la gratification qu’offre un mode de relation symbiotique “fou”.

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L’effort pour rendre l’autre fou dans la relation patient-thérapeute

Selon Harold Searles, avec ce type de patients, le thérapeute se voit obligé de faire un effort particulier au cours de séances pour maintenir sa propre santé mentale. L’effort du thérapeute provient de deux sources:

– la nature du transfert du patient sur lui (relation du type “rendre fou-être rendu fou”).

– Un trait de caractère du thérapeute se présentant sous la forme d’un tendance inconsciente à rendre fou l’autre quel qu’il soit, du moment que sa relation avec lui est suffisamment étroite.

Ainsi, la relation patient-thérapeute se caractérise avant tout par une lutte des deux participants pour se rendre mutuellement fous. »

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Par Duarte Rolo

Psychologue et maître de conférence à l’université Paris V

L’Effort pour rendre l’autre fou: quelques citations

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« L’individu devient schizophrénique, en partie, à cause d’un effort continu –largement ou totalement inconscient – de la ou des personnes importantes de son entourage pour le rendre fou. »

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« [L’analyste] doit, pour mieux aider ses patients, être prêt à affronter son propre conflit entre d’une part, son désir d’aider le patient à devenir mieux intégré (c’est-à-dire, plus mature et plus sain), et, d’autre part, son désir de se cramponner à lui, ou même de le détruire, en favorisant la perpétuation ou l’aggravation de la maladie, l’état de mauvaise intégration. »

***

« On découvre […] que les patients avaient fini par s’apercevoir au fil des années que tel ou tel de leurs parents était « un peu fou ». Ils avaient l’impression – souvent juste, à mon sens – que les signes de la folie du parent étaient si subtils […] qu’ils étaient les seuls à pouvoir en mesurer toute l’étendue. Dans ces cas-là, cette chose que sait l’enfant reste en lui comme un secret chargé de culpabilité. »

***

 

Source de l’article:

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Searles, Harold, L’Effort pour rendre l’autre fou, Gallimard, coll. « Folio-Essais »,

Searles, H., L'effort pour rendre l'autre fou

Searles: ouvrages et articles de référence:

On compte assez peu d’ouvrages ou d’articles sur les théories de Searles en langue française. C’est à la fois étonnant et dommage étant donné la qualité et l’actualité des réflexions de ce psychanalyste.

-Principaux ouvrages de Searles:

Le Contre-transfert, Gallimard,

Mon expérience des états-limites, Gallimard,

L’effort pour rendre l’autre fou, Gallimard,

L’effort pour rendre l’autre fou, Gallimard,

-Articles:

Jaeger, Philippe. « De la dépendance dans le transfert au transfert délirant », Revue française de psychanalyse, vol. vol. 68, no. 2, 2004, pp. 641-655.

Rabain, Jean-François. « Souffrance et destructivité chez l’analyste », Revue française de psychanalyse, vol. vol. 68, no. 5, 2004, pp. 1743-1748.

-Ouvrage:

Victor Souffir, Harold Searles, Puf, 2005

Pour aller plus loin:

Harold Searles, à propos des patients schizophrènes

Dans cet enregistrement datant de 1972, Harold Searles évoque le rapport aux patients schizophrènes en analyse.

L’entretien étant en anglais, je vous conseille d’activer les sous-titres pour une meilleure compréhension.

Un exemple d’entretien clinique par Harold Searles

Voici un entretien clinique à visée pédagogique réalisée par Harold Searles en 1973. La pratique de l’entretien filmée pédagogique est assez courante aux États-Unis (beaucoup plus qu’en France par exemple).

Elle permet ici de mieux comprendre la manière dont Searles articule sa pratique et sa théorie.

L’entretien étant en anglais, je vous conseille comme pour la vidéo précédente d’activer les sous-titres.

vincent Joly
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32 thoughts on “Harold Searles: L’effort pour rendre l’autre fou- par Duarte Rolo

  • 16 janvier 2009 at 18 h 31 min
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    Je trouve que Searles a très bien analysé ce qui peut rendre un enfant fou dans une famille; le même type de tendance inconsciente peut parfaitement se retrouver dans une institution soignante.
    Malheur à celui qui lève le lièvre, je ne plaisante pas. C’est pourquoi les enfants et adolescents des systèmes de santé peuvent sortir de ces lieux d’enfermement encore plus abîmés qu’ils n’y sont rentrés, si on peut résumer rapidement les choses.

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  • 28 juillet 2009 at 9 h 35 min
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    je trouve que c’est la meilleure explication que je n’ai jamais lue ,pourquoi est ce que la thése de la mére possessive a été abandonnée aujourd’hui ,l’exemple que je connais en ait la vérification supréme ,j’invite tous les psy de schyso à expliquer cela à leurs patients et à démystifier ces connes ravageuses ,le jour ou les schysos pourront dire merde à leurs méres elles récupéreront enfin leurs venain .

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  • 1 octobre 2009 at 21 h 24 min
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    Je trouve cette explication bien plus convaincante que les interprétations purement physiologiques (sciences cognitives et psychiatrie) de la skizophrénie. Ces dernières sont probablement plus rassurantes (elles opèrent un clvage net entre l’homme fou et l’homme sain), confortant ainsi le « non-fou » et reléguant loin de lui les maladies mentales (voire Foucault), mais ne me semblent pas satisfaisantes puisqu’elles ne prennent pas en compte les nuances de folie.
    Mais ce qui me semble le plus frappant dans cet article, c’est que l’on pourrait apliquer l’effort pour rendre l’autre fou aux méthodes actuelles de publicité notamment. Dans une pub pour du chocolat par exemple, le spectateur (et a fortiori l’enfant) est appelé très vivement à la consommation (les publicistes sont assez talentueux pour rendre ce désir quasiment irrépressible) et tout à la fois brimé dans ce désir (« ne mange pas trop sucré, pas trop gras,… »). On a bien là deux injonctions contradictoires qui, à la longue et parce qu’elles ne sont pas conscientes, sont je pense réellement perturbantes. Finalement, c’est peut-être aussi la société qui nous rend fous.

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  • 10 octobre 2009 at 18 h 00 min
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    Tout à fait d’accord,
    Je pense que l’on sous estime très fortement l’impact négatif de la publicité. Rappelons qu’un consommateur heureux ne sera pas insatisfait et ne consommera pas assez, il serait donc extrêmement contre-productif pour les publicitaire de chercher à rendre leur public heureux.
    Pour ce qui est de l’exemple des chocolats et autres gateaux, je suis à peu près sûr que ce genre d’injonctions paradoxales va produire une génération de boulimique (mais j’espère me tromper..)

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  • 24 avril 2010 at 21 h 30 min
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    Ce qui est déjà le cas, les courbes d’obésité infantile sont en perpétuel croissance, la société de frustration s’autodétruit d’elle même, sans compter que ce type de frustration peut mener à des révolutions, sans même parler de rendre les gens fous ! 😉
    Je suis en pleine lecture de ce livre que je trouve passionnant !
    Si vous avez d’autre références, et pas uniquement concernant la schizophrénie, sur les divers procédé aliénant cela m’intéresserais 🙂

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  • 25 avril 2010 at 9 h 38 min
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    Sur ce qui est de la manipulation à l’échelle de la société cette fois, deux articles du site peuvent être intéressants:
    – The sock doctrine. Sur l’ouvrage récent de Naomi Klein (paradoxa)
    – Et une présentation vidéo d’Edward Bernays, neveu de Freud et père de la propagande, applicant la psychanalyse au marketing.. voir paradoxa : Edward Bernays

    Sinon il y a aussi le petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens.

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  • 23 juillet 2010 at 8 h 41 min
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    pour info à Itsan : il y a dix ans en parallèle de ma lecture de H.Searle, je lisais de Roland Jaccard, l’Exil Interieur (paru en poche pocket je crois).
    J’ai produit un travail sur ce sujet. en croisant aussi les travaux de Devereux, et de Freud.Et un esai sur la fonction du Carnaval.
    A votre dispo.
    LoBa

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  • 10 août 2010 at 10 h 38 min
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    Bonjour
    j’ai 28 ans et cela fait un an que j’ai été diagnostiquée schizophrene. Je peux vous le dire, je reconnais largement et jamais autant qu’ici le mode d’interaction que j’ai eu depuis toujours avec mon pere et ma mere, mais surtout ma mere. C’est un desastre pour moi sur le plan relationnel avec les autres et dans la vie professionnelle (dont je suis sortie depuis la maladie).C’est un desastre dans l’affirmation de soi et la confiance en soi. Ma mere me diabolise à chaque fois que je m’exprime spontanement. Elle me reproche tout et son exact contraire.Par exemple elle « m’encourage » à voir des gens le soir de mon anniversaire comme si c’etait trop triste d’etre seule ce soir là, et lorsque je me fait de nouveaux copains elle fait à moitié la gueule, elle ironise, elle n’est contente que lorque je les critique.Pareil pour tous les copains que j’ai eu.Il n’etaient jamais assez bien voire il etaient nocifs.Tout ça « pour mon bien », parce que je merite mieux.Elle m’a meme dit une fois qu’avec l’age elle a compris qu’en etant belle et intelligente on etait malheureuse en amour, donc que c’etait normal que ça ne marche pas pour moi. Quelle salope j’ai envie de dire.Les exemple sont innombrables, et il en faudrait des pages, mais s’il faut un temoignage pour etayer la these de Searles alors voila;j’ajoute que j’ai fait plusieurs années de psycho (jusqu’en maitrise) et de therapie psychanalitique et qu’elle si opposait, alors qu’elle meme a plusieurs amis psys et s’interesse beaucoup à tout ce qui touche à la psycho new age (mais la psychanalyse bouh quelle horreur!). Enfin voilà pourquoi je me sens tres seule depuis toujours car tout le monde dans ma famille est à peu pres comme ça avec moi, pas seulement ma mere, et que tout le monde est « solidaire ».De plus ma mere comme ma mon pere ont beaucoup d’amis et sont perçus comme des gens exceptionnels.
    voilà. N’hesitez pas à me contacter pour toute question à travers ce site.

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  • 24 août 2010 at 10 h 36 min
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    Bonjour,

    Je vis à Paris et je recherche un psy (conventionné) pour entamer une analyse thérapeutique. Auriez-vous des adresses à me communiquer. Merci

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  • 29 août 2010 at 15 h 56 min
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    Bonjour,

    Malheureusement je n’ai pas d’adresse de psy conventionné, mais si vous n’avez pas trop peur des listes d’attentes ou que vous etes disponible en journée pendant la semaine vous pouvez essayer les cmp (ce sont le plus souvent des psychanalystes qui y travaillent et ils sont souvent très compétents).

    Bonne recherche 🙂

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  • 17 janvier 2011 at 23 h 32 min
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    Searles a presque tout écrit en 1965, sans doute au cours de sa spécialisation. Les cas évoqués se retrouvent plusieurs fois à travers ses articles. Sa capacité d’accueillir l’autre et de supporter est assez exceptionnelle. Il peut faire traverser une répétition de la phase symbiotique et relever quelqu’un. Même des adultes bien ancrés dans leur état. Il est abordable aussi à la lecture et fait partie des auteurs les plus intéressants. Il ne s’abuse pas non plus dans ses références en citant Bion (intuition de raction violence imminente d’un paranoïde, désamorcée) et Winnicott assez souvent. L’approche qui était la sienne va à l’opposé de ce qui sévissait dans la psychiatrie des années 1950 aux Etat-Unis : on avait pratiqué la lobotomie et d’autres atrocités. Mais l’arsenal théorique et conceptuel, même amené en éclairage sans lourdeurs, fait l’effet d’enlever plus que d’ajouter valeur au fonds. Tout semble reposer plutôt sur un humanisme profond difficile à placer et à reproduire, mais facile à revendre (on fait bon genre avec ça sur un bureau ou sur un rayonnage). Enfin, j’aurais apprécié un bilan de sa pratique vu dans les années 1990, un regard sur ses résultats réels, ce qui manque et même quelque chose de l’évolution de ses anciens patients, ne serait-ce que par égard pour leur contribution involontaire. C’est quelque chose de regrettable qu’aucun effort n’ait été produit dans les rééditions sur ce point. On ne semble donc pas épris ni désireux de soutenir la pratique qu’il décrit. Son livre ressemble ainsi, de nos jours, à un de ces monuments de l’humanisme défunt et ses articles seraient des songes à partagés, un court moment d’illusion.

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  • 11 août 2011 at 15 h 07 min
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    Bonjour,
    Je me permets de vous laisser à tous un lien vers le site pyelosophia, car nous venons de poster une émission sur « l’enfant, le fou » : http://pyelosophia.kazeo.com/en-blablatant-avec/L-enfant-le-fou,a2550239.html. Il s’agit d’une émission de philosophie dans laquelle un invité anonyme (ici, un psychologue clinicien spécialiste en victimologie) réfléchit sur un thème donné. J’espère que cela va intéresser ! N’hésitez pas à nous laisser vos avis et vos commentaires… Pye Marlot.

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  • 6 avril 2012 at 14 h 03 min
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    Bonjour,en réponse à Prgrokrouk
    je ne viens pas de l’univers de la santé, mais j’y rentre depuis peu par une petite porte (celle de la musicotherapie)
    je trouve très juste votre remarque à propos de l’absence de bilans et de contributions extérieures dans les réééditions de cet auteur, et d’autres aussi d’ailleurs. Ce qui fait la force d’une théorie, ce sont quand même les témoignages (positifs ou négatifs) de son application, non?
    reste qu’en effet, la personne même du thérapeute semble primordiale dans la prise en charge, mais justement, cela aussi devrait être « creusé »…et le travail d’un éditeur de ce genre d’ouvrages, c’est aussi ça,non?

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  • 24 août 2012 at 10 h 26 min
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    @ Dominique Praquin
    Pour bien prendre la mesure du travail de Harold Searles, il faut prendre la mesure de la population de malades à laquelle il est confronté. On parle ici de schizophrènes très perturbés qui sont en institution pendant des dizaines d’années. Ce que Harold Searles note comme des progrès peu parfois faire frémir, et la fréquence de ces « progrès » aussi : Searles compte facilement en nombre d’années pour des évolutions qu’on pourrait souhaiter voir se dérouler sur quelques mois.
    Par exemple : « La femme divorcée dont je parlais plus haut fit des progrès assez rapidement – comparativement aux autres patients de Chestnut Lodge – pour sembler très près de passer au statut de patient vivant à l’extérieur de l’hôpital […] Finalement au bout de trois ans on installa la patiente dans un appartement proche de Rockville, mais presque aussitôt elle retomba dans une franche psychose et moins de vingt-quatre heures après elle avait regagné le sanatorium.[…] Ce n’est que douze ans après son admission à Chestnut Lodge qu’elle sortit, cette avec succès. »

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  • 24 août 2012 at 10 h 27 min
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    (Suite…) Une des spécificités de Searles, et ce qui fait que son éclairage est intéressant en dehors de toute évaluation de son efficacité clinique, est qu’il s’est trouvé en situation avec des malades avec lesquels il ne pouvait absolument pas utiliser le ba-ba freudien.
    A nouveau il faut prendre conscience que ces patients ne savent pas qui ils sont, où est l’extérieur et l’intérieur d’eux, et si les personnes en face d’eux sont des émanations de leur esprit, des étrangers ou une autre partie de leur corps.
    Searles parle d’une femme qui, chaque fois qu’elle ressentait une nouvelle émotion, pensait qu’on l’avait tuée, et qu’on avait changé sa tête. De la même façon elle pensait qu’il existait 58000 Chestnut Lodge différents etc.
    Searles a cependant réussi à progresser avec eux – et là, à nouveau, il faut comprendre que le succès pouvait être, au bout de dix ans, simplement que le patient accepte de venir suivre sa séance dans le bureau de Searles – grâce à une analyse permanente du transfert et du contre transfert.
    Contrairement à ce qui était enseigné, il ne cherchait pas à montrer une façade sans émotion mais surtout il se servait de ce qu’il ressentait pour comprendre ce qui se déroulait avec ses patients, n’ayant pas le support d’un échange verbal logique.
    Et il enseigne que ce que ressent le praticien est tout aussi porteur d’informations que ce qu’il comprend.

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  • 27 avril 2013 at 19 h 23 min
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    Bonjour, je pense avoir compris l’article même si je ne l’ai pas « assimilé ». Comme schizophrène (stabilisé), et comme lecteur de René Girard qui ne dit rien cependant sur le sujet de la psychose à ma connaissance encore que la dernière page des « Choses cachées depuis la fondation du monde » ait été pour moi une lumière salvifique… je pense avoir été en effet le fou de la famille, celui qui est désigné comme l’origine de tous les problèmes relationnels, à un moment où cela n’était pas vrai, mais surtout le **bouc émissaire psychologique** de cette famille, père, mère mais aussi frère. Autrement dit, je me retrouve dans l’hypothèse de « l’effort pour rendre l’autre fou » cependant, a priori, il serait intéressant de simplifier l’approche en établissant des mécanismes entre le désir triangulaire, la violence mimétique et la violence émissaire, seule psychogène. J’ajoute que ma psychothérapie analytique s’est révélée très contre-productive dans la mesure où j’assimilais la personne du thérapeute à mon père. Ce thérapeute n’a pratiquemment pas parlé pendant trois ans et demi, à l’instar de mon bourreau, me laissant m’enfoncer dans l’auto-analyse et l’auto-destruction, et je pense que sans cet épisode, je n’aurais pas déclenché de délire paranoïde. Un troisième et dernier déclencheur concerne mes études supérieures : je voulais faire une école de commerce pour racheter ma honte d’exister et mon thérapeute ne m’a pas conseillé de réviser ce choix lié à cette raison, alors qu’à l’évidence j’allais dans le mur ; je le savais mais j’attendais que quelqu’un me le confirme ; au contraire mes parents désiraient fortement que je fasse cette école de commerce afin de me « redresser », pour me mettre les pieds sur terre et pour me faire entendre raison. J’ai beaucoup souffert des relations violentes, égocentriques, très émissaires également avec mes « camarades » et quand j’ai enfin obtenu ce fameux diplôme, j’étais pour ainsi dire en ruine, désireux de rien, à part de lire des livres dont l’ésotérisme m’a plongé dans mon premier délire.

    Tout cela pour suggérer que l’effort pour rendre fou est d’abord, plus simplement, un désir d’avoir raison sur des points de toute évidence faux, et que ce désir s’amplifie jusqu’au rejet collectif d’un bouc émissaire. Si j’ai pris cette place peu enviable, c’est parce que ma bonté excessive pardonnait tout à la « ligue de mes persécuteurs » pour parler comme Rousseau… Aussi il me semble que le rapprochement avec la théorie du harcèlement moral est intéressant. Sans parler de perversité ou de narcissisme, je crois que l’image du pot de terre contre le pot de fer (dans les mêmes conditions bon enfant que prêche le pot de fer dans la fable) est la meilleure.

    Qu’en pensez-vous ?

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    • 2 avril 2022 at 17 h 13 min
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      Bonjour, Pour moi, en effet, par expérience, il y a une relation entre les liens dépendants qui créent ces dissociations « schizophrènes » et les harcèlements. Souvent dans les familles, la faille narcissique d’un parent peut permettre la projection de besoins inassouvis sur son enfant, et le lien affectif normal devient harcelant, et peut créer le bouc émissaire. D’une certaine façon, l’enfant disponible protége ainsi en souffrant à la place du parent. C’est inconscient bien sûr, ce que ici les psychanalyses appellent « rendre fou ». Je pense que travailler sur soi avec les concepts de harcèlement, manipulation et de narcissisme pathologique dans une famille (voire société) peut aider à comprendre ce problème et le guérir avec le retour à l’amour de soi. IL est nécessaire de rendre au parent son mal et sa souffrance qui lui appartiennent ( cf Jacques Salomé)/ Un parent malade ne peut malheureusement pas établir un lien avec son enfant car il est lui-même souvent en carence affective non solutionnée, et ne peut que transmettre sa propre carence. Même si tout adulte est en principe « responsable », au moins de se faire soigner, s’il se rend compte de son trouble, ce qui est rarement le cas d’un parent qui « veut avoir raison » (on résiste longtemps à admettre nos souffrances qui nous rendent vulnérables et que l’on a colmatées tant bien que mal ainsi).
      La psychanalyste Alice Miller traite bien de ce problème aussi dans ses livres dont « C’est pour ton bien ».

      Reply
  • 27 avril 2013 at 19 h 24 min
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    Pouvez-vous remplacer mon nom par mes initiales NM ? Merci

    Reply
  • 28 août 2013 at 9 h 04 min
    Permalink

    Madame Sabine Mechick est experte dans ses trucs la
    Mettre les gens dans des etats comme sa…

    Reply
  • 4 septembre 2013 at 9 h 53 min
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    Bonjour,
    Je viens de lire votre article très intéressant où j’ai pris note de ces phrases :
    « Encore une autre technique, étroitement apparentée à celle qui consiste à entrer en rapport avec l’autre à deux niveaux distincts en même temps, consiste à passer brusquement d’une longueur d’onde affective à une autre, comme le font si fréquemment les parents des schizophrènes.
    Chacune de ces techniques tend à saper la confiance de l’autre dans la fiabilité de ses propres réactions affectives et de sa propre perception de la réalité extérieure. Cette technique est en rapport avec d’autres domaines tels que la politique internationale si on pense aux techniques de lavage de cerveau.
    Un mode de participation interpersonnelle qui a toutes les caractéristiques d’un effort pour rendre l’autre fou peut être motivé par un désir conscient ou inconscient d’encourager l’autre dans le sens d’une intimité plus saine, d’une meilleure intégration, à la fois interpersonnelle et intrapersonnelle. C’est-à-dire qu’ici l’effort conscient ou inconscient consiste à activer dans la personnalité de l’autre, les éléments dissociés ou refoulés afin que son moi soit submergé par l’accession de ces éléments à la conscience, mais que son moi les intègre.

    « L’individu devient schizophrénique, en partie, à cause d’un effort continu – largement ou totalement inconscient – de la ou des personnes importantes de son entourage pour le rendre fou »
    (Harold Searles dans L’effort pour rendre l’autre fou, 1959).

    Ces phrases attribuées entre un rapport affectif mère – parent peut-il être d’application entre une femme et son mari ? Il me semble m’y retrouver totalement, dans le sens que mon mari essaie de me faire passer pour folle par des techniques manipulatoires auxquelles j’ai résisté jusqu’à présent.
    J’ai une psychiatre chez qui je rends visite de temps à autre et je lui en parlerait concomitamment.

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  • 4 septembre 2013 at 18 h 31 min
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    Si vous me permettez une suggestion, Camille, et puisque vous avez conscience du manège dont vous êtes la victime, prenez aussi conscience si nécessaire que vous en avez pour 50% la responsabilité et que vous pouvez donc refuser la situation dans laquelle on vous met, par exemple en ne participant pas à la relation : partir et trouver un autre entourage est la solution la plus radicale, sinon vous pouvez adopter un visage neutre qui ne vous implique pas. Vous écrivez que vous avez résisté mais écrivez tout de même sur ce fil, et je ne dirais pas que la résistance soit une défense, c’est comme un rocher qu’un marteau attaque sans cesse et c’est pourquoi vous précisez « jusque là »; je serais pour une réponse plus tranchée, laisser les manipulations glisser sur les plumes du canard, comme on dit.

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  • 26 décembre 2013 at 20 h 06 min
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    @NM: vous dîtes;
    >Aussi il me semble que le rapprochement avec la théorie du >harcèlement moral est intéressant. Sans parler de perversité ou de >narcissisme, je crois que l’image du pot de terre contre le pot de fer( …)est la meilleure.
    Qu’en pensez-vous ?
    ———————
    Étant dans 1 situation de harcèlement(avéré&démontré) de harcèlement moral professionnellement, je ne peux que rejoindre votre »diagnostic » différentiel 😉 entre:
    1/René Girard(que j’ai personnellement brièvement cotoyé dans le cadre d’études de communication ;et il avait apprécié mes « jeunes » points de vue sur son oeuvre , notamment en ce qui concerne son analyse du bouc émissaire
    2/Le principe de rendre l’autre fou dans 1 famille dès lors que ce »fou » n’est autre chose que le danger qui risque de faire éclater la vérité (qui peut être par ex – pour illustrer 1 des nombreux cas d’Harold Searles- le fait que la mère est « folle », ou du moins, « déséquilibrée », et parfois la vérité que risque de faire éclater l’enfant qu’il faudra alors rendre « fou » est tout simplement non pas la folie de la mère ou la folie du père ou des deux, mais la folie de la relation père/mère.
    3/et le phénomène qui devient quasi « sport national » en France du: **harcèlement moral**
    ————–
    Perso, je comprends ce qui m’est arrivé (sur le plan professionnel; l’affaire est en cours donc je ne donnerai aucun détail) à la lumière des analyses de François Dubet* qui a renoncé à voir l’éducation nationale réformée un jour en France. Selon François Dubet, la course à l’excellence qui est la norme du système scolaire en France a fabriqué ces dernières décennies en France un système hautement élitiste & inégalitaire de dirigeants aigris, mal dans leur peau: » cette course à excellence engendre des générations d’adultes teigneux noués vaniteux,déçus,amers ».
    Autrement dit, AMHA, de parfaits futurs excellents PCH:
    Petits Chefs Harceleurs
    CQFD ;-P
    Lien=> analyse « supra-éclairante » de François Dubet
    *http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20130513trib000764314/francois-dubet-l-ecole-est-en-peril-.html
    ——————–
    À mon tour de poser la question: Qu’en pensez-vous?
    Ma

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  • 11 novembre 2014 at 10 h 46 min
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    Ecoutez, moi aussi j’ai eu des problèmes parentaux. Mais je ne pense pas que tartiner à tout va, que; c’est forcément la faute de papa et maman tel que le font la quasi totalité des ouvrages psychocliniques.. soit un amalgame inébranlable autant qu’irréprochable.. Rappelons nous qu’un jour ou l’autre nous sommes parent à notre tour, et dans cette réflexion; « que penserons nos enfants de nous »? Celui qui juge sera jugé à son tour! D’autre part; Il serait peut-être tant de prendre conscience de la vérité..
    [[ Il à était statistiquement vérifié que +plus une société est psychopathologique, (ou +plus exactement est constituée d’éléments pathologiques) +plus elle est productive.. Par conséquent l’intérêt ultime des marionnettistes du systèmes (réels chefs des gouvernements) ou Maître du Monde, est (d’abrutir) de déséquilibrer mentalement sa population.. ]] Soit: ‘de rendre son peuple fou’.. Afin qu’il produise à bas prix et consomme à prix d’or toujours davantage.. au profit de l’engraissement des riches et puissants Marionnettistes.. vrais fous de cette planète.. d’autant +plus que part ce principe ils peuvent se dédouaner (je ne vais pas m’éterniser dans les explications) de leurs responsabilités.. Le cercle vicieux étant de démontrer par A + B que <> autre <>
    Et effectivement, les réflexions pertinentes de ‘MA’ (la course à l’excellence) et d’autre posteurs rejoignent exemplairement ce que j’essaie d’expliquer..
    Soit; Le jour ou les masses ne seront plus les marionnettes des Marionnettistes Fous.. La psychopathie environnante et très largement répandue sera vaincue.
    *Pour vaincre la psychopathie ce que je proposerais pour nombre de la populace, est de reconsidérer vos valeurs.. Et de partir du principe de la réelle « importance de la paix dans le monde ». Il n’y a qu’en modifiant pour le maximum leur valeur que l’on peut retrouver des bases morales seines.. et enreiller le capitalo-prestigisme gangrénique, la course au +++ (+plus beau, +plus Grand, +plus Fort, +plus riche, +++ etc.. etc..) .. On dit et notre monnaie note; =Egalité-Fraternité-Liberté= Mais ou sont respectés aussi infimement qu’on le peut ses valeurs? Ce système se paye notre tête à perpétuité.. etc.. etc… etc… En déclarant à tout va, « c’est la faute soit à papa soit à maman ou les 2 » on déresponsabilise encore les vrais coupables, pour enfoncer encore un peu +plus le couteau dans la plaie de la culpabilité du quidam (division intérieure).. On pointe du doigt, encore, un nouveau faux ennemi commun.. Qui arrange bien le système du MMC.. Soit toute la panoplie des principes de la manipulation des masses se rejoignent et se retrouvent encore une foi.. Soit; la Psy et principalement ses élites sont reconnus par les gouvernements, parce-qu’il rapporte aux gouvernements… Ce qu’il faut faire c’est de la Méta-psychoclinique..

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    • 11 novembre 2014 at 22 h 26 min
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      @Isotope2 OK sur tout avec vous(dommage pour le fôtes parfois pas aisé de vous suivre:) mais l’essentiel est dit(par vous) Et j’ajouterais que tout a déjà été décrypté (de la manipulation de today ) par entre autres: Thomas MOORE Erasme Machiavel and son on… ça ça date… XVeme – XVIeme etc Comme vous je pense que nous sommes aujourd’hui TOUS co-responsables de la « merdre » (Alfred Jarry) dans laquelle le mond entier barbote ;-P C’est comme vous le dites: mathématique puisque nous sommes -en tout cas dans les pays dits libres &occidentaux – pour la plupart des « #démocraties » hashtag entre-guillemets 😛 autrement dit, des pouvoirs du peuple par le peuple(enfin ça c’est une blague) Mais c’est bien nous le peuple qui avons laissé faire les dérives au nom d’une représentation de ce que nous sommes(le peuple) bafouée et on (nous le peuple) avons laissé faire voire pire, cautionné… Bien à vous @Isotope2 =)

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    • 11 novembre 2014 at 22 h 27 min
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      @Isotope2 OK sur tout avec vous(dommage pour le fôtes parfois pas aisé de vous suivre:) mais l’essentiel est dit(par vous)
      Et j’ajouterais que tout a déjà été décrypté (de la manipulation de today ) par entre autres:
      Thomas MOORE
      Erasme
      Machiavel
      and son on…
      ça ça date… XVeme – XVIeme etc
      Comme vous je pense que nous sommes aujourd’hui TOUS co-responsables de la « merdre » (Alfred Jarry) dans laquelle le mond entier barbote ;-P
      C’est comme vous le dites: mathématique puisque nous sommes -en tout cas dans les pays dits libres &occidentaux – pour la plupart des « #démocraties » hashtag entre-guillemets 😛
      autrement dit, des pouvoirs du peuple par le peuple(enfin ça c’est une blague)
      Mais c’est bien nous le peuple qui avons laissé faire les dérives au nom d’une représentation de ce que nous sommes(le peuple) bafouée
      et on (nous le peuple) avons laissé faire voire pire, cautionné…
      Bien à vous @Isotope2 =)

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  • 3 novembre 2015 at 16 h 24 min
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    L’article sur le fait que* de rendre l’autre fou* m’a beaucoup impressionné et la plupart des commentaires aussi;il n’empêche que je peux ajouter quelques choses se rapportant à mon expérience personnelle;j’étais à la frontière de la folie ci ce n’est ma décision de rompre;j’étais en liaison sur une période de 17 ans avec une perverse narcissique chevronnée qui joint l’amour à l’infidélité le faux au juste le réel au virtuel la vérité au mensonge la jalousie à la sérénité et ta d’autres comportements contradictoires désastreux; je deviens de plus en plus colérique indécis et renfermé sous pression et à boue de nerf je ne sais plus quoi faire avec elle et comment la satisfaire;il a fallu énormément de courage et de force pour appliquer et persister sur ma décision de rompre avec elle;bien que décision difficile à cause de l’emprise qu’elle m’a fait subir et de l’addiction dans la quelle je me suis trouvée;je reprends petit à petit mon calme;ceci dit le pervers narcissique avec son comportement défectueux et destructeur à l’égard de sa victime parvient à déstabiliser son partenaire et à le déséquilibrer au point de lui faire perdre sa raison.

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  • 7 février 2016 at 21 h 44 min
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    « L’individu devient schizophrénique, en partie, à cause d’un effort continu – largement ou totalement inconscient – de la ou des personnes importantes de son entourage pour le rendre fou »
    (Harold Searles dans L’effort pour rendre l’autre fou, 1959).

    Comment apelle t’on un père qui confond la joie de vivre avec de l’énervement et de l’excitation ? Qui décide que seul l’aîné peut-être puni des fautes de sa fratrie parce que les autres sont trop petits pour comprendre ? Qui de surcroît devient violent verbalement et/ou physiquement (perte de contrôle) avec son petit fils, avec une mère qui couvre toutes ces violences et vous démonte quand vous essayez d’en parler à quelqu’un ?
    Grâce à eux, à 10 ans j’étais chez un psychologue qu’ils n’ont jamais voulu voir, à 18 ans j’ai entamé une psychothérapie ou j’ai appris des choses intéressantes sur mon enfance (à en pleurer) refus à nouveau de leur part de participer à une thérapie familiale.
    J’ai cumulé jusqu’à mes 39 ans une fausse image de ma famille au complet, j’étais à des années lumière de ce qu’ils étaient et de ce qu’ils avaient mis en place tous les deux. Quand j’ai vu et démantelé tout celà, ça m’a valu 4h en HP, le psychiatre m’a déclarée saine d’esprit et a recommandé une thérapie familiale, que mes parents ont refusé « car c’est moi qui suis malade et folle depuis que je suis petite »

    Je souris à la phrase publiée par Morvan « Malheur à celui qui lève le lièvre », car je suis exactement dans ce cas là.

    Je suis obligée pour ma santé psychique de couper tous les liens avec ces gens là, tous, car il n’y a aucune possibilité pour moi à cette heure ci de fare entendre raison à ma fratrie car tout a été savamment orchestrée de la part de mes parents pour que je sois isolée de ma fratrie. Ma fille de 19 ans voit ce qui se passe et est écoeurée.
    Celà est si bien mis en place, que mon père s’en prend au dernier fils de ma soeur sous les fou-rires de sa fratrie et de ma mère. J’ai prévenu ma petite soeur, ses enfants lui mentent, elle ne veut rien entendre.

    J’aimerai pouvoir dire à ma mère tout ce que j’ai de ressentis-haine envers elle, son déni de la violence m’a rendue malade, ces maltraitances diverses de même, mais à quoi celà m’avancerait ? A rien.Car ce serait encore tendre le bâton pour me faire battre.
    Rien n’est réparable. Ils sont dans leur monde, j’en suis sortie, il ne me reste qu’à me guérir pour changer ma vie et mon monde.
    Car vivre et subir des personnes comme celà, avec une fratrie complice, c’est un scenarii qui se répète à l’infini au travail, avec des amis, et les conjoints.
    Mon psychiatre m’a dit que je n’étais pas schizo, ni bi-polaire, j’ai été tiraillée entre la culpabilité/la colère/la rage/loyauté familiale de la trahison et ma dépendance affective d’eux.
    Ce qui rend fou, malade, c’est la folie d’un parent et la complicité de l’autre.
    C’est très long de faire revenir les souvenirs mis de côté par l’amnésie psychique, très long d’écrire, long de chercher, comprendre.
    Le plus pénible dans tout celà, c’étaient les médecins qui voulaient absolument me mettre sous anti-depresseur. Si je l’avais été, jamais je n’aurai avancé comme celà.
    J’ai pris le temps de visionner le film « Family life », j’en ai pleuré. Si j’étais née à l’époque de la jeune fille, c’est ce qui me serait arrivée, car, je n’avais personne au-dessus de moi pour m’aider, pour m’extraire de ma famille.
    Ce qui m’a sauvé de toutes ces folies, c’est de m’inventer à 9 ans un monde intérieur dans lequel je me voyais rejoindre un jardin avec la maison de mes rêves, des amis virtuels et un monsieur ou une dame (tous les soirs je parlais avec un adulte à qui je confiais mes problèmes du jour et j’écoutais sa sagesse) je me réfugiais ainsi pour échapper aux brimades et celà appaisait mes tensions et mes colères, celà m’aidait à supporter le quotidien.
    Et puis un jour, je ne sais plus quand, je me suis déconnectée totalement de ce monde intérieur. Un voile noir s’est posé, j’espère un jour savoir quand et pourquoi.
    Ce monde là, j’ai pu le rejoindre « par hasard » en 2009 au cours d’une méditation, et depuis, je suis reliée à cette partie de moi-même qui a tant souffert enfant et adolescente, pas à pas les souvenirs reviennent avec son lot de douleurs. Depuis, je vois clairement tout ce qui m’était caché de ma famille et je me rends compte que j’ai eu beaucoup de chance dans mon malheur.

    J’avais appris à ma fille, quand elle était petite à se créer un monde intérieur (comme le jeu des Sim’s des adolescents) où elle vivait dans la maison de ses rêves, retrouvait des gens merveilleux, ses doudous, ses jouets, et je lui disais « si un jour tu n’es pas bien, tu fermes les yeux et tu vas dans ton monde », et on jouait à cet exercice.
    Celà lui a été très utile quand mon ex-mari son père disjonctait comme mon père et mentait comme ma mère.
    J’avoue qu’aujourd’hui encore, à 44 ans, je retourne dans mon monde pour me ressourcer après une difficulté passagère, un stress, après une agression, et c’est génial.
    J’espère qu’un jour, dans les écoles maternelles en plus du coloriage des mandalas, il sera appris aux enfants à se créer un endroit magique en eux, un monde où ils pourront « revenir vers eux », se recentrer en cas de coups durs graves et répétés.
    Je m’excuse d’avoir fait long, et je vous remercie d’avoir pris le temps de lire ce témoignage.

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    • 8 février 2016 at 10 h 06 min
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      Je me reconnais dans votre description de la famille dysfonctionnelle, « c’est lui qui est fou, pas nous ». Il y a une différence, c’est que lorsque je me connecte avec mon monde intérieur, je peux partir sur les routes seul et joyeux, les psychiatres appellent cela délire et m’enferment, ce qui me casse, puisque la psychiatrie elle aussi rend fou.

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  • 16 avril 2016 at 15 h 25 min
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    Est ce que quelqu’un aurait des sources de biblio de Harold Searles? Je ne trouve pas grand chose sur internet. Merci

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  • 28 janvier 2017 at 4 h 44 min
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    Fou au sens psychanalytique c’est bcp dû à l’ambivalence (comme dit ici: « aide moi-ne m’aide pas »)et aussi au nom du pere forclos. donc c’est un peu Searles et aussi Lacan.

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    • 28 janvier 2017 at 6 h 54 min
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      Si la forclusion est le résultat de l’absence du signifié dans l’inconscient et dans le conscient, il se trouve à l’extérieur du sujet : ce peut être les signes de la civilisation et ce peut être les psychotiques, qui sont en réalité des hommes complets. Partant tous les citoyens font des efforts pour rendre les fous fous parce qu’ils ont besoin de se sentir rassurés sur leur capacité à contrôler ceux qui ont des solutions. Ce n’est pas si drôle compte tenu de l’étendue de la souffrance de ces boucs émissaires. Personnellement, j’ai passé des années à l’HP de 2002 à 2014 et ayant arrêté les médicaments à cause d’un effet secondaire désastreux (j’ai refusé de me faire opérer de la gynécomastie car je préfère que mon corps retrouve son équilibre hormonal par lui-même), je me sens désormais de mieux en mieux. Ce message est un cadeau pour les étudiant en psychiatrie qui devront me citer dans leur thèse de liquidation de l’institution psychiatrique en France, issue du système carcéral comme le dit le Docteur Boyer Vidal mon ancien médecin, celui-là même qui s’excusait de la médiocrité de sa réponse quand je lui demandais ce qu’était la bipolarité, ce à quoi je lui ai conseillé de réviser ses cours de faculté. Cet incident est l’un des jalons qui m’ont permis de comprendre que j’étais un enfant agité accusé d’être malade et devant être mis au piquet dans la salle d’isolement alors que maintenant je suis un homme agité et je travaille à élaborer une nouvelle méthode d’enseignement du français. Du système carcéral à la psychiatrie : c’abord on a accusé les gens d’être pauvres et de voler (en même temps qu’on disait égalité ! fraternité ! ce qu’on ne disait pas sous l’Ancien Régime) ensuite on les a accusés de trouver des solutions pour la France et d’être fous. En vérité, je vous le dis, la totalité des fous sont des sauveurs et se situent au même niveau que moi. Mais à eux de trouver la solution par eux-mêmes… ou par moi ; car cette page pourrait être peuplée de psychotiques et non pas de psychiatres !

      En effet, qui êtes-vous ici ? Des étudiants en psychiatrie ou bien des psychotiques ?

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  • 28 janvier 2017 at 7 h 02 min
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    Je m’appelle Nicolas Messina, j’ai signé nm dans la publication précédente. Je crois que le livre que nous commentons ici donne la clef aux psychotiques de sortir de leur piège relationnel et c’est la grande aventure. Je l’ai fait par d’autres moyens mais comme vous le voyez le seul titre de ce livre m’a aidé dans la vie. Je conseille à tous de vous convertir au christianisme, pour ce faire il suffit de faire semblant, vous verrez que les prêtres vous aideront beaucoup plus que les psychiatres. Ces derniers sont médiocres et rendent dépressifs alors que les prêtres sont pleins de spiritualité et de mystère, c’est notre nourriture les gars. N’ayez pas peur d’affronter vos délires christiques, c’est un trésor… juste je vous conseille d’y aller très doucement et de ne pas décompenser. Certes vous allez avoir des nuits blanches et mal à la tête mais la transition vaut le coup. Soyez très doux avec vous, faites-vous plaisir, faites ce que vous voulez et si vous êtes chez vos parents demandez d’abord à vivre seul afin de pouvoir faire ce que vous voulez. Il faut être stratège et je vous connais n’est-ce pas vous êtes beaucoup plus intelligents que ce qu’on dit… on plutôt que ce que vous faites dire aux autres ! 🙂

    Courage mes chers camarades d’infortune, je ne peux vous aider davantage. Et n’ayez pas peur de rendre fous vos persécuteurs sans trop les provoquer car ce sont eux qui ont les clefs du social, ils ont l’argent… attention à bien doser votre effort pour les rendre fous et gentils comme vous êtes (angéliques !) je vous fais confiance pour ne pas leur faire de mal. Continuez à faire le bien autour de vous mais faites-vous aussi du bien à vous-même, c’est la clef du changement.

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