Qu’est-ce que la boite de Skinner?
Après la découverte du conditionnement opérant comme modèle de l’apprentissage, des expériences ont été menées pour tenter de mettre en lumière le rôle de la motivation sur l’apprentissage.
Skinner, psychologue américain de la première moitié du XXeme siècle développe alors un modèle de procédé expérimental appelé à connaître un grand succès et nommé « la boite de Skinner ».
La boite de Skinner: définition
Il s’agit d’un dispositif qui va permettre d’étudier la manière dont un conditionnement peut être mis en place. Il est intéressant de noter qu’il s’agit d’un procédé qui a été peu à peu bricolé par Skinner pour finir par se construire comme un dispositif expérimental standardisé. Je trouve que cela montre bien comment la science se construit aussi sur un travail d’essai/erreur très concret et pratique.
La « boite de Skinner » sert à mettre en place un « conditionnement opérant » comme l’a théorisé quelques années auparavant Pavlov. L’expérimentateur apprend à l’animal (ici des rats ou des pigeons) a avoir toujours la même réponse face à un même stimulus (c’est-à-dire un signal perçu par l’animal).
Renforcements positifs et négatifs
Pour renforcer l’apprentissage (ou le dressage) de l’animal on va utiliser soit:
-un renforcement positif: ici le rat va obtenir de la nourriture quand son comportement correspond au stimulus que l’on veut renforcer
-un renforcement négatif: ici le le rat va recevoir une décharge électrique quand son comportement ne correspond pas au stimulus que l’on veut renforcer.
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La boite de Skinner: description du fonctionnement
Le document suivant date de 1948 et a été réalisé à l’université de Yale (Institute of Human Relations). Il est en anglais non-sous-titré (comme de nombreux documents de ce genre malheureusement). L’expérimentateur décrit une série d’expériences menées à partir de la « boite de Skinner« .
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1. Dans la première expérience, on distingue deux rats : l’un a mangé et l’autre a faim. Le rat affamé sera plus actif dans la boite et découvrira plus vite comment accéder à la nourriture. Dans l’autre cage, le rat qui a déjà mangé ne fait rien.
2. On passe alors à la deuxième partie de l’expérience. On envoie des décharges électriques sur le rat, qui se met à faire des bonds partout et découvre qu’en appuyant sur le levier il arrête les chocs électrique (il y aurait beaucoup à dire sur le sadisme des expérimentateurs mais cela nous ferait dévier de notre sujet). Cette fois, le rat apprend beaucoup plus vite car il est motivé.
3. Nouvelle expérience: on apprend au petit rat à tourner une roue pour arrêter les chocs électriques (elle est assez semblable à la 2).
4. Même décor, mêmes acteurs: à présent, le rat doit mordre un petit tuyau pour arrêter l’électricité. L’idée est de montrer que l’on peut apprendre une grande quantité de choses au rat dès qu’on parvient à le motiver.
5. Dernier cas, cette fois l’expérimentateur va induire une réponse sociale. Il apprend aux rats, enfermés dans la même cage, a se battre pour faire cesser les chocs électriques.
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B.F. Skinner parle de ses expériences
Si vous avez quelques notions d’anglais, voici une vidéo d’époque présentant le fonctionnement de la boite de Skinner. Ici, il s’agit d’une version légèrement plus complexe impliquant des pigeons mais les principes sont les mêmes. L’expérimentateur renforce un comportement par conditionnement positif.
Par la suite, Skinner explique le lien qu’il fait entre le comportement des animaux et celui des humains face aux jeux de hasard (la récompense aléatoire fonctionnant comme un renforcement positif).
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Présentation par « le coup de Phil' »
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Pour ceux qui aiment les youtuber, une vidéo très bien faite de faite de Phil’ sur la boite de Skinner.
Associer blagues potaches et théories comportementales n’allait pas de soi, mais le résultat est plutôt réussi je trouve.
Sources et bibliographie:
-Articles
Mariné, Claudette, et Christian Escribe. « Burrhus Frederic Skinner. L’apprentissage au cœur de l’humain », Jean-François Marmion éd., Histoire de la psychologie. Editions Sciences Humaines, 2012, pp. 115-117.
Thomas, R. Murray, et Claudine Michel. « 14. Le conditionnement opérant de Skinner », , Théories du développement de l’enfant. Études comparatives, sous la direction de Thomas R. Murray, Michel Claudine. De Boeck Supérieur, 1994, pp. 415-446.
-Ouvrages
Skinner, B.F., L’Analyse expérimentale du comportement (1969), Editions Mardaga, 1995
Skinner, B.F., Science et comportement humain Éditions In Press, 2008
- mentions légales - 18 octobre 2022
- Aide à l’installation libérale - 18 juillet 2022
- Supervision, intervision, groupe d’analyse des pratiques, : quelles différences ? - 18 juillet 2022
Bonjour je ne suis pas professionnel dans le domaine mais dans l’exemple 2,3,4 et 5 il s’agit pour moi de contrainte et pas de motivation. J’aimerais bien discuter de cela avec vous.
Jérôme
Bonjour Jerome
Il y a deux types de motivation la motivation intrinseque (celle que l’on se fais nous même, pour atteindre un but que l’on veut obtenir ) et la motivation extrinsèque (motivation qui vient de l’exterieur et cela peut passer par des recompenses ou des punitions) dans le cas de l’experience de skinner, le rat est motivé par des punitions .
C’est tres interessant la discussion. Je reviendrai a votre site une autre fois. Merci beaucoup. Bonne soiree