Conclusions
Aujourd’hui, le behaviorisme appartient à l’Histoire. Son influence a décru à partir des années soixante-dix à la suite, notamment, des critiques de Noam Chomsky. Il est peu à peu remplacé par le cognitivisme, à partir des années 80 aux Etats-Unis et des années 90 en France. De nos jours, on ne rencontre plus guère de défenseurs du comportementalisme radical tel qu’il était prôné par Skinner ou Watson. Le débat entre psychanalyse et comportementalisme apparaît aujourd’hui éteint, l’opposition se situant à présent entre les psychanalystes et les tenants de l’approche neuro-cognitive.
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Pour ma part, en relisant ces théories, je ne peux m’empêcher de me poser deux questions : Tout d’abord, tout cela est-il bien moral? Ensuite, tout cela est-il bien vrai? En effet, des expériences comme celles de Watson apparaissent, avec cinquante ans de recul, assez choquantes. Et la volonté de ne s’en tenir qu’aux manifestations extérieures semble bien réductrice.
Toutefois, si le comportementalisme ne manque pas des susciter des questions, il convient de les laisser ouvertes avant de se précipiter sur les réponses. Je suis toujours gêné par les positions d’ostracisme prônée par certains défenseurs de la psychanalyse, sans doute un peu trop zélés. Il me semble que refuser de débattre avec d’autres courants de pensée, quelque soit l’écart qui puisse nous séparer, est une position intenable et terriblement appauvrissante.
D’une manière générale et particulièrement en psychologie, j’ai toujours eu un faible pour les positions minoritaires. Elles permettent de ne pas s’enfermer dans cette position confort où l’on se cantonne à l’entre-soi.
Sources et bibliographie:
-Articles:
Parot-Locatelli Françoise. Réflexions critiques sur la thérapie comportementale. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 19, janvier 1978. La guerre à la pauvreté. pp. 67-76.
-Ouvrages
Jean Cottraux, Les thérapies comportementales et cognitives, Masson
-Chapitre d’ouvrages
Callahan, Stacey, et Frédéric Chapelle. « Chapitre 1. L’histoire contextuelle des TCC », , Les thérapies comportementales et cognitives. Fondements théoriques et applications cliniques, sous la direction de Callahan Stacey, Chapelle Frédéric. Dunod, 2016, pp. 5-30.
Maurer, Denis, Florence Thibaut, et Bernard Granger. « Chapitre 15. THÉRAPIES COGNITIVES ET COMPORTEMENTALES (TCC) », Michelle Vinot-Coubetergues éd., Les fondements des psychothérapies. De Socrate aux neurosciences. Dunod, 2014, pp. 229-262.
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Dire que le comportementalisme appartient au passé est faux, au vu de l’influence croissante du behaviorisme appliqué aux USA. Ce champ de la psychologie se développe en particulier dans le domaines de l’éducation et de l’autisme.
Les résultats sont probants et les études fécondes. La liste de publications, articles et études sur le sujet en est la marque la plus avérée.
Ce n’est pas une philosophie, c’est une approche fondée sur l’observation et non pas sur une idée, sur des concepts obscurs. Cela lui ôterait toute valeur pour les tenants de la psychanalyse, soit ! il n’empêche son efficacité dans le domaine de l’éducation et de l’aide aux autistes est indiscutable.
Mon propos n’était pas de dire que le comportementalisme avait été abandonné pour la psychanalyse mais qu’il avait été remplacé par le cognitivisme qui en est tout à la fois l’héritier et le dépassement.
L’opposition entre psychanalyse et comportementalisme a donc laissé place à une opposition entre cognitivisme et psychanalyse. Mais ceci est une autre histoire que je n’avais malheureusement pas la place d’aborder – malgré l’ampleur de la tache je ne désespère pas de m’ y ateler un jour 🙂
Justement, le cognitivisme n’a pas remplacé le behaviorisme, mais a ouvert une voie nouvelle. Le behaviorisme évolue et se développe indépendamment du cognitivisme. Alan Kazdin, nouveau président de l’American Psychological Association, est un behavioriste spécialisé dans les problèmes de l’enfance et l’adolescence et l’éducation. L’ABA (applied behaviorist analysis) est extrêmement féconde.
Cela dit je suis d’accord sur la polarisation actuelle (en France) sur le débat cognitivisme et psychanalyse, héritière de Lacan.
Nous autres français sommes polarisés sur ce débat, et nous oublions, ou négligeons les recherches dans la suite de Bowlby, dans le cadre que d’aucuns préfèrent appeler psychodynamique. Les publications actuelles d’ABA, Verbal Behavior, ou théorie de l’attachement m’intéressent davantage que de commenter ou relire sempiternellement Lacan.