Difficile d’avoir des chiffres spécifiques pour les psychologues mais les deux tiers des auto-entreprises durent moins de 3ans (cf. cet article de franceinfo).
Monter son cabinet est donc une entreprise risquée qui risque de finir par s’arrêter prématurément, le plus souvent faute de patients ou de trésorerie.
Afin de passer le cap de la première année qui est souvent la plus difficile d’un point de vue financier, il est conseillé d’avoir un peu d’argent de côté.
Combien d’argent? C’est ce que nous allons voir dans cet article.
Les débuts en libéral peuvent être difficiles
Combien de temps avant qu’un cabinet de psychologue soit rentable?
Anticiper les difficultés pour ne pas les subir
Les démarrages sont difficiles pour presque tous les cabinets libéraux. Il est difficile de savoir combien de temps dure cette période de « mise en route » car il manque des chiffres précis. Néanmoins, d’après ma propre expérience, celle de mes collègues et les différents messages que j’ai vu sur les forums, je dirai qu’il faut pouvoir se préparer à:
- 6 premiers mois sans presque aucun revenu.
- 1an pour ne plus perdre d’argent chaque mois.
- 2 ans pour avoir un cabinet aux 2/3 plein.
Il ne s’agit pas ici du scénario « optimiste », vous pouvez espérer recevoir rapidement plus de patients. Pour une part non négligeable des psychologues en libéral, il est possible de gagner de l’argent au bout de quelques mois (en particulier pour ceux qui ont déjà un réseau professionnel important).
Néanmoins, le « scénario pessimiste » est une situation à laquelle de très nombreux professionnels en libéral doivent faire face (disons la moitié pour faire une estimation au doigt mouillé).
Or, si vous voulez vous installer avec une certaine tranquillité d’esprit, il paraît plus sage d’être préparé à ce que les choses ne se passent pas de manière idéale.
Anticiper le scénario « sombre », c’est mettre toutes les chances de son côté et faire partie du tiers des auto-entrepreneurs qui sont encore là au bout de trois ans.
Difficultés économiques et difficultés cliniques
Se sentir sous pression financièrement dès les premiers mois d’installation libérale peut être très difficile pour le psychologue: l’enthousiasme cède le pas à l’inquiétude, l’attente du téléphone qui ne sonne pas rend morose des journées de travail qui auraient pu être réjouissantes. C’est d’autant plus dommage que le lancement dans une activité libérale nécessite une implication personnelle importante.
Mais les difficultés financières peuvent aussi avoir des conséquences cliniques: on risque d’être tenté de proposer une thérapie à des patients que l’on aurait dû réorienter, d’accepter des demandes qui sont confuses, etc.
Budget: comment traverser les deux premières années?
Afin de savoir si votre installation est sure d’un point de vue économique vous pouvez vous poser la question suivante:
« Est-ce que je peux vivre en travaillant x jours en libéral sans me verser de salaire pendant un an? »
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Location d’un cabinet : quel budget prévoir?
Si vous décidez de louer un cabinet (et non de vous installer chez vous), il convient de savoir combien mettre de côté avant de vous lancer.
Pour le savoir, on peut s’appuyer sur les estimations précédentes (que vous pouvez bien sûr affiner en fonction de votre propre situation). Si l’on veut se préparer au « scénario pessimiste », il faut prévoir:
- 6 premiers mois presque totalement déficitaires
- 6 mois partiellement déficitaires
Cela représente 8/9 mois de loyer à payer si les choses mettent du temps à démarrer.
Ensuite, il suffit de faire le calcul pour savoir combien épargner avant de vous lancer. Par exemple:
- Pour une location 1 journée par semaine à 200€: 1800€ d’épargne
- Pour une location 3 jours par semaine au même tarif: 5400€ d’épargne
N’hésitez pas à consulter également mon article sur « choisir son cabinet de psy »
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Adapter le calcul de l’épargne à sa propre situation
A cela, il faut parfois ajouter des dépenses spécifiques à l’installation comme l’achat de tests psychotechniques qui sont souvent très onéreux. Si vous souhaitez prendre une supervision, ou vous inscrire sur un site comme Doctolib’, c’est également des dépenses qu’il est préférable d’anticiper.
Bien sûr, si vous avez un emploi à temps partiel en plus de votre activité libérale ou que vous touchez des indemnités chômage, le calcul est légèrement différent et les pertes liées à l’activité libérale pourront être compensées par d’autres revenus.
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Éviter de prendre des risques trop importants
On le voit, un rapide calcul de budget montre combien il peut être risqué de prendre une location trop cher ou pour plusieurs jours par semaine si l’on n’est pas sûr d’avoir une patientèle et si l’on n’a pas de revenus importants par ailleurs.
Penser son budget pour atteindre la sérénité
Conclusion: « Prudence est mère de sureté »
Pour conclure et même si chaque situation est spécifique, on conseillera aux psychologues qui souhaitent se lancer dans l’aventure du libéral de :
- Ne pas louer trop de jours dans la semaine pour une première installation
- Faire très attention aux prix des loyers (en particulier pour les cabinets pluridisciplinaires qui ont un secrétariat ou des frais importants).
- Économiser avant de se lancer : avoir de l’argent sur un compte avant de démarrer son activité, c’est l’assurance de partir l’esprit léger.
- Envisager la possibilité d’autres modalités d’installation : installer un cabinet chez soi, louer un cabinet à l’heure les premiers temps, etc.
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